Les anciens de Baratier

Les anciens de Baratier

Mon Kodak de course

  La première fois que j'ai monté un appareil photo à Baratier, c'est lorsque j'étais au camp des Castors en 1960. A 14 ans.

  C'était un appareil Kodak ultra simple avec le viseur sur le dessus, un gros bouton à enfoncer, et un clic qui faisait clac!

 

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  Mais comment avais-je pu me procurer un appareil photo si jeune? Car cela faisait déjà plus de trois ou quatre ans qu'il était à la maison et qu'il prenait un coup la maman, un coup la grand-mère, une autre fois ma sœur et moi, etc.

  L'histoire n'est pas bien longue, mais la quête de cet appareil a certainement pris plus d'une année.

  A l'époque où nous habitions sur la N7 à Sorgues, il y avait une épicerie Casino juste de l'autre côté de la rue du Pontillac. La maison faisant l'angle de la rue avec la 7, il suffisait d'une vingtaine de mètres pour s'y rendre. Ma grand-mère avait-elle besoin de beurre? Hop! en quelques enjambées j'allais chercher la denrée manquante. Comme en cette période de notre vie nous sommes particulièrement attirés par tout ce qui est sucré, j'en profitais pour demander si je pouvais prendre une tablette de chocolat.

  A cette époque on trouvait dans les tablettes des timbres, des images du monde, des vignettes sur les colonies et leur histoire, un tas de trucs pour fidéliser la clientèle de mon âge: Cémoi, Nestlé Kohler, Poulain, Menier...

  Je ne me souviens pas exactement sur quelle marque j'étais tombé quand j'avais découvert des images qui m'avaient tout de suite intéressé dans ma soif d'apprendre. On pouvait demander l'album de toutes ces images, à classer et coller à leur place dans l'album, au magasin Casino. Ce qui fut fait.

  J'ai alors appris où se trouvaient les chutes du Niagara et je les voyais comme si j'y étais. Photos du Sahara, d'animaux sauvages, des pyramides et du Nil, de l'Amazone, etc. Des endroits inaccessibles dont on ne pouvait que rêver. Les miens se nommaient Madagascar, Laos, Matto Grosso, Grand Canyon, Alaska, Congo et pleins d'autres.

  Me voilà donc à la chasse aux images afin de remplir cet album que j'ai, pendant et après la chasse aux images, feuilleté souvent.

  Au cours de cette récolte, il arrivait évidemment qu'on tombe sur une image qu'on avait déjà et il fallait attendre la prochaine tablette de chocolat.

  Quand je pense qu'il devait y avoir au moins une centaine d'images, et si on compte les doubles, ça faisait un paquet de chocolat! Mais l'époque n'était pas à la restriction des produits sucrés, ni à leurs effets néfastes sur la santé. Ce qui fait que j'ai pu achever de remplir l'album en un temps qui serait au moins dix fois plus long aujourd'hui. Je ne sais pas si ces habitudes ont laissé des traces chez les autres, mais je peux dire que, jusqu'à il y a environ 5-6 ans, je pouvais me taper une tablette s'il me prenait une rage de chocolat.

  Bon, tout ça pour en arriver au fait qu'il y avait des cadeaux, parmi lesquels on avait le choix, disponibles sur présentation de l'album dûment complété. Et dans la liste des cadeaux, le fameux Kodak. On a finalement voté (façon de parler!) pour le Kodak, qui viendrait remplacer celui qu'on utilisait depuis une dizaine d'années et qui ressemblait exactement à ceci :

 

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  Après avoir servi aux Castors et aux Vétérans, le Kodak "moderne" a continué son boulot à la colo. Cet appareil a été immortalisé, par Didier je pense, au moment où je prenais une photo que je n'ai d'ailleurs jamais identifiée.

 

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  C'était en 1962 aux Alouettes, peut-être au lac du Lauzerot? Mais Didier n'y était pas. Alors, Antoine Blanche?

 

  Ceci retraçait l'histoire, pas très dramatique ni très originale, de l'acquisition de cet appareil photo. Je peux néammoins affirmer que j'ai appris quantité de choses qui ont nourri mon esprit en me permettant de satisfaire mes envies de chocolat.

 



21/04/2014
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