Les anciens de Baratier

Les anciens de Baratier

Avant Baratier par Ralph Beisson

Avant Baratier… 28.08.2023 à Michel Bonnefoy

 

Il est curieux ce cheminement tortueux séparant ou rapprochant les individus au fil du temps, alors même que ces mêmes individus ignorent tout de ce qui a pu permettre à leurs chemins de se croiser ! Je fais référence aux quelques notes que tu as proposées le 22 dernier…

 

S’agissant tout d’abord de la fonction de ‘moniteur de colonie de vacances’, il va de soi que l’Abbé Jean Carbonneau, tout comme le Père Jacques de la Celle avaient parfaitement raison au vu de ton âge : nul ne pouvait ignorer qu’à l’époque déjà il fallait avoir 18 ans (ou était-ce 16 ans minimum) pour candidater à une formation du BAFA, donc pas de moniteurs en-deçà de cet âge. Je suis bien placé pour le savoir, puisque c’est pour cela que le Père Jacques ne m’a pas pris comme moniteur, mais plutôt comme factotum (LOL). D’ailleurs lors de mon séjour (et comme chaque année, je suppose) un Monsieur Jammes, inspecteur de la Jeunesse et des Sports du Vaucluse est venu inspecter la Colo de Baratier et est même venu nous ‘enguirlander’ un soir venu parce que nous parlions trop tard dans la nuit dans les combles transformés en dortoir de complément. Carbonneau faisait très attention à l’application de la Loi, de la Celle adaptait celle-ci à ses besoins.

 

J’ai beaucoup fréquenté Jean Carbonneau, arrivé d’Apt où ses Cœurs Vaillants fonctionnaient à merveille pour assumer la tâche d’aumônier du Lycèe Frédéric Mistral d’Avignon, Son ‘siège’ était un petit local dépendant du Petit Séminaire, rue d’Annanelle. Je fus rapidement intégré à son équipe (toujours sans diplôme de moniteur), si rapidement que je me retrouvais rapidement à concevoir le grand voyage d’une quinzaine de jours embarquant une soixantaine de nos jeunes à travers l’Europe (Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Allemagne et Suisse) à l’occasion d’EXPO-58 l’exposition universelle de Bruxelles. Sa troupe de Coeurs Vaillants du lycèe connut rapidement un grand succès, d’autant que les sorties et camps se multiplièrent allègrement – le tout géré comme une troupe de Scouts, avec uniforme minimum et badges, foulards et compagnie. Je quittai cet ensemble à la fin du printemps 59, ayant organisé un voyage en Roumanie sans y participer, à la suite d’un différent où les intérêts particuliers semblaient avoir pris le dessus sur la moralité et l’éthique.

 

Mais avant 1958, j’habitais Cavaillon. Et de 1952 ou 3 à 1958, j’eus pour ‘précepteur’ l’Abbé Robert Pourraz : ce fut un guide magnifique, d’abord par son encadrement en amont de la Communion Solennelle et les belles histoires – du style Blake et Mortimer - qu’il nous contait après la Grand’ Messe le dimanche ou encore ses activités de patronage du jeudi (qui était à l’époque le jour sans école) : c’est l’Abbé Pourraz, alors vicaire à Cavaillon, qui m’intégra à ses activités, à ses enseignements moraux et pratiques (tirages ronéo, manipulation de projecteurs 16mm, enregistrements sur magnétophone à bandes. Et je ne parle pas des camps et visites, y compris les belles colonies de vacances à Serverette, (Lozère) au bord de La Truyère. Mais nous en avons profité pour lancer une équipe de Coeurs Vaillants mais je faisais aussi partie d’une équipe de jécistes ou JEC (Jeunesse Etudiante Chrétienne) avec de fructueuses tables rondes en compagnie des responsables avignonnais – Jean-Louis Mognetti, André Allauzen, etc Ces fréquentes visites sur Avignon m’amenèrent à rencontrer le Père Chave ; l’Abbé Pierre Amourier, l’Abbé Laurent, le Père Seigle et j’en passe. Robert Pourraz n’arriva sur Avignon qu’en 1963 et je ne le sus jamais – sauf qu’il était parti pour le Brésil quelque temps après.

 

Arrivé à Avignon, je ne pus éviter de cotoyer l’équipe sacerdotale CRIC d’abord sous la houlette du Père Jean Rigaud, puis sous celle de Jacques de la Celle ; l’Irlandais James Moore faisait partie de l’équipe et le rencontrais souvent. Mais à part la Colo de Baratier et celle du Petit Séminaire de Charance (filles), ainsi que les activité de 2° Cycle (filles), j’avais peu de contacts avec les garçons dont tu fais mention – mis à part François Tort, Michel Saltarelli alors membre de la JOC et quelques autres, dont Paul Dijoud qui passait de temps à autres ou Robert Meissonnier… toujours fort pressés – et pour cause. A l’été 65, je dus partir pour le Royaume-Uni prendre mon poste d’assistant de langues dans le ‘patelin’ d’où venait Cliff Richard et n’en revint qu’à l’été 66 après onze mois d’activités intenses et joyeuses.

 

Il semblerait donc bien que nous ayons eu de nombreux contacts apostoliques communs au fil de ces années et que nos engagements furent intenses et soutenus. Le quartier des Carmes était alors quelque peu ignoré par la municipalité, mais la vie y était intense. Les années qui suivirent furent moins roses, nous le savons bien.

 

 

NB : le Théâtre des Carmes s’appelait à l’époque la Salle St Benoit, à ne pas confondre avec la Salle Benoît XII, rue des Teinturiers.



11/09/2023
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