La journée des parents
A environ la moitié de la durée de la colo, c'est-à-dire trois semaines après notre arrivée, les parents qui le voulaient et qui le pouvaient, avaient la possibilité de venir voir leurs enfants. Les cars partaient d'Avignon et ramassaient les parents aux mêmes endroits que les colons 3 trois semaines plus tôt.
Tout ce monde se retrouvait donc en général durant dernière semaine de juillet.
Personnellement, j'ai vécu ma première journée des parents le 24 juillet 1955. C'était un dimanche évidemment et nous avions appris et répété le chant d'accueil :
-24 juillet c'est un dimanche
-où nous retrouvons nos parents
-oui nos parents!
et, rajouté par François Tort :
-à la colonie de Charance
-qui nous accueille en souriant
-en souriant!
L'écho No 3 en parle très bien.
Ce sont toutes les paroles dont je me souviens, mais, par contre, je me rappelle parfaitement de l'air, et du refrain, et des strophes.
Je n'ai évidemment pas de photos de cette époque et la première que j'ai trouvée date de 1959 ou peut-être 1960 lorsque j'étais aux Castors et que ma sœur était à Charance, la colo des filles sur les hauteurs de Gap.
.........................................................................................................
Ici, je dois faire une petite correction suite à mon séjour en France en mai 2014. J'ai en effet trouvé un paquet de photos et de cartes postales que ma mère avait dans des pochettes ou des albums. Comme je n'ai pas l'habitude de fouiller, je ne connaissais pas la plupart d'entre elles. En voilà donc deux prises à Baratier en 1955 par ma mère.
En haut du premier pré et au torrent des Vachères.
Et celle-ci, prise avec ma mère la même année et une autre avec ma sœur Evelyne et ma grande cousine Monique. Cette dernière photo n'est pas de 1955, peut-être 1956?
Dommage qu'elles ne soient pas en couleurs! On aurait pu déterminer la section et l'année à la couleur du foulard! Je dirai cependant que la teinte foncée du foulard sur les trois premières photos indique presque à coup sûr qu'il s'agit des Alouettes.
..........................................................................................................
Dans le troisième pré en 1959.
Ma grand-mère, ma soeur Evelyne et ma mère.
Rectification: en 59 c'était à Charance, donc c'est en 1960!
Nous avions mangés en haut du deuxième pré et Jean Raynal s'était joint à nous. Jean, en plus d'avoir été aux Castors et aux Vétérans avec moi (en 1961), était également au pensionnat du collège de Valréas (Bulle aussi).
La journée des parents était donc la deuxième occasion de revêtir notre fameuse chemise blanche, après celle du 14 juillet.
Une journée de bonheur pour les colons qui avaient la chance de voir un membre de leur famille, mais qui se terminait souvent par le retour de quelques colons lorsque les parents ne pouvaient résister au flot de larmes au moment du départ.
Pendant cette journée, les parents voulaient naturellement tout voir: les dortoirs, souvent décorés pour l'occasion, le lit où le fils dormait, qui étaient leurs moniteurs, les tentes dans le premier pré, etc.
Régis Meissonnier pose pendant que
quelques dames visitent un marabout.
En milieu ou en fin de matinée, il y avait la messe, célébrée sous les grands sapins qui nous protégeaient du soleil. Un autel artisanal y était installé, rénové ou reconstruit chaque année. Un endroit agréable dont le sol, tapissé des aiguilles de sapin, permettait des déplacements silencieux; bien pratique quand s'y déroule une messe.
L'autel en 1962.
En noir et blanc par Victor et
en couleur par Didier.
Une année sur deux, la journée des parents avait lieu à Charance, la colonie des filles. Comme moniteurs, c'était l'occasion de rencontrer des monitrices! Mais les idées qu'on avait en tête se matérialisaient rarement car la surveillance se faisait plus étroite ce jour-là...
Et puis il y avait les activités, préparées et organisées par les filles d'un côté et les garçons de l'autre: danses, sketchs et chants se succédaient.
Nous voici donc à Charance en 1959. Un mini reportage réalisé grâce aux photos de Ralph Beisson!
Arrivée des Castors à Charance, et rassemblement de tous les colons. Le commentaire de Jean-Paul Vallier m'incite à mettre la photo de gauche avec les noms, ceux dont je me souviens bien sûr. A compléter si quelqu'un d'autre reconnait une tête...En passant, on admirera les belles jambes dorées et bronzées par le soleil des Alpes!
On se retrouve ensuite devant le parvis. Jean-Louis Comte alias Belloni dirige le tout. Garée dans une alcove du bâtiment, la DKW du Père Jacques.
Un des spectacles par les filles et un chant dirigé par Louise Pascal.
Une danse chez les toutes petites et une danse avec Michèle Gauthier et Nicole Étienne.
Cette année-là, la messe avait été célébrée sous les arbres par le Père Jacques, assisté du Père James Moore.
L'année suivante, en 1960, la journée des parents a lieu à Baratier.
Le programme de la journée et le menu du repas.
La récolte de photos est plus maigre et ce sont les filles qui attirent encore l'attention.
La danse des Cordelles exécutée devant le bâtiment par les filles de Charance, en costume traditionnel provençal.
Sans changer de costume on enchaine avec la farandole.
Tout le monde est rassemblé, les colonnes et les colons. Quoi! on ne dit pas colonnes? Excusez-moi, quand on est lancé il est souvent difficile de s'arrêter à temps. Donc tous les enfants, filles et garçons, sont réunis et je n'ai aucune idée sur les personnages qu'on aperçoit sur la droite.
En 1961, étant aux Vétérans, on avait concocté un scénario d'arrivée à Charance avec notre moniteur Bertrand Blanche, histoire de mettre une note amusante. Il semblerait que notre cher directeur avait moins apprécié de voir défiler les Vétérans en pyjama avec leur banderolle disant "Gaston nous mourrons pour toi" et au verso "Nous voulons l'égalité des sexes".
Suivaient les Castors, au pas, disciplinés, rien à dire!
Le moment tant attendu arrivait enfin. L'apéro et le repas durant lesquels nous pourrions côtoyer les monitrices.
Comme Vétérans, nous avions le privilège de prendre des rafraîchissements avec les moniteurs et surtout les monitrices. En bout de table, sur la photo de droite, on reconnait de gauche à droite Michel Moncho, François Tort et Jean Raynal, qui ne semblent pas avoir été impressionnés par la gent féminine.
Deux ans plus tard, en 1963 donc, devenu moniteur et moins exubérant (mais pas plus sage), on se retrouve de nouveau à Charance. Cette fois-ci on a trimballé nos guitares avec Didier et François. Malgré l'attroupement, les filles n'ont pas semblé impressionnées plus que ça, ce qui, en plus d'une petite déception, m'a mis un doute sur la qualité de notre prestation. Bof! on a quand même passé un bon moment!
L'arrivée au son des guitares devant Le concert est parti!
la "haie" des parents.
Après les retrouvailles et la messe traditionnelle, les monitrices, moniteurs et membres des deux directions de Charance et Baratier se retrouvaient dans la grande salle pour le repas.
C'était à qui se placerait le mieux en fonction des monitrices qu'on avait essayé de repérer plus tôt. Étant donné que les "meilleures" étaient peu nombreuses, je me faisais avoir à chaque fois; en particulier (sans être sectaire), par les moniteurs des Castors. Je me demandais quelles effluves différentes des miennes ils pouvaient bien dégager?
On reconnait Jean-Paul Rivage assis
au premier plan et Paul Lemarchand
un peu plus loin (lunettes noires).
Deux gars sympathiques.
Le soir, à notre retour à Baratier, on repensait encore à notre journée. Le lendemain on reprenait nos activités habituelles et on oubliait assez vite la vision de ces filles grâce à la belle équipe de moniteurs de notre supercolo.
1964. De nouveau sous les sapins à Baratier.
Le Père Jacques va dire la messe avec l'aide de Daniel
Grégoire, en aube blanche. Comme on aperçoit des drapeaux,
il se pourrait que ce soit en fait le 14 juillet.
Quelqu'un peut confirmer?
Celle-ci, en noir et blanc, où l'autel est quasiment identique aux précédentes:
En voici d'autres pour lesquelles je n'arrive pas à trancher entre journée des parents et 14 juillet (ou 15 août) :
1965. Date certaine, car je
m'aperçois avec J-Y Guyonnet
(Hirondelles 1965).
Les trois photos sont de 1966.
Prises par Didier.
Qui dit la messe?
Une dernière photo "chemises blanches". C'est à André ou Jean-Claude de nous éclairer!
On voit bien que c'est autour du
TAB, mais les filles à droite venaient-elles
de Charance?
Parmi les photos de Bernard Fosco reçues en ce début d'année 2015, une quasi-identique à la précédente avec un angle légèrement différent, montre qu'il s'agissait de la célébration de la messe qui, pour l'occasion, se déroulait au TAB. Photo de 1968.