Les anciens de Baratier

Les anciens de Baratier

Le Festival d'Avignon

C'est à la suite d'un appel de François Tort que je rajoute une rubrique sur le Festival d'Avignon. Il m'avait demandé si je pouvais rajouter son commentaire sur une pièce dont la conclusion l'avait agréablement surpris.

J'en ai profité pour solliciter l'aide de Tonkin (connu sous le nom de Gérard Lefeuvre...), dont on sait qu'il a fricoté avec le cinéma et le théâtre. Je le remercie pour son texte qu'il m'a transmis à la vitesse de la lumière!

 

 

D'abord François, où il est question de Castors :

 

 

 

Présent comme chaque année au festival d'Avignon, je regarde tous les programmes In et Off. J'y découvre toujours des titres qui attirent mon attention. Cette année 2023, je remarque le spectacle "les frères Castors.".. présenté dans une salle de quarante places rue Carreterie, face à l'ancienne caserne des pompiers.

 

Je ne résumerai pas la représentation avec cinq acteurs pleins d'énergie et beaucoup de gags dans un scénario bien ficelé, mais la fin m'a beaucoup plu:

 

Castors un jour, Castors toujours.

 

C'est bien le sentiment qui nous unit...

 

 

 

Et Tonkin qui confirme son talent de conteur:

 

 



Le Festival de Théâtre d’Avignon à l’époque de Jean Vilar.

 

Dans le cadre de ce Festival, la ville d’Avignon avait mis en place, avec les CEMEA (Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active) un protocole pour accueillir des jeunes gens, filles et garçons, de 16 à 25 ans. Venus d’horizons différents, de pays différents, pour des séjours de 3 jours à une semaine maximum, afin de permettre au plus grand nombre possible de partager ces moments féeriques. Parmi cette jeunesse, on trouvait des passionnés de théâtre bien sûr, mais aussi des étudiants issus de nombreuses disciplines et bon nombre de jeunes enseignants, futurs instituteurs pour la plupart.

 

Hébergés dans toutes les écoles de la commune, ils bénéficiaient des cantines et des cantinières déjà en places, de toutes les salles de classe, transformées pour l’occasion en dortoirs. Mai 68 n’était pas encore passé par là, dans la cour des filles, les filles, celle des garçons, les garçons, et celle de la maternelle était transformée en salle à manger. Très souvent, certains acteurs du festival venaient déjeuner avec nous pour nous présenter la pièce du moment. Un moment privilégié.

 

A l’époque, le festival durait de la 1ère semaine de juillet, jusqu’à la première quinzaine d’Août. La gestion de ces centres était confiée à des étudiants Avignonnais, en relation avec les CEMEA. Nous devions assurer une permanence (3 par centre), durant toute cette période de 7hoo du matin à 1h00 du matin le lendemain (accueil, administration, renseignements de toutes sortes sur la ville, la région, les lieux festifs, les levés du soleil aux Beaux de Provence, etc). J’ai eu le bonheur de pouvoir y participer de 1963 à 1967 (l’armée en 1968) et 1969 à ma libération.

 

 

 

Pourquoi parler de cette période, parce que au travers de ce festival, l’état d’esprit qui était véhiculé par Jean Vilar depuis sa création, j’y ai retrouvé le même qui nous avait été enseigné durant notre époque Castors. J’ai pu y puiser tous les ingrédients pour accueillir cette jeunesse du mieux possible : transmettre ses connaissances, être à l’écoute..., le respect, ne pas lâcher, la solidarité, la convivialité etc... Tout cela avait un sens. Valeurs qui se sont distillées partout autour de nous, imprégnant notre inconscient.

 

Un exemple me vient à l’esprit : « Faire la Rue de la Ré »  avec Belloni et Amadou. Ce qui nous unissait transpirait sur une photo. (Perdue, malheureusement lors des inondations de 2014). On se parlait, on était ensemble... Combien de jeunes font encore ces allers-retours sur ce trottoir ??? Hormis isolés les uns des autres, le portable devant les yeux.

 

 

 

Pourquoi ce propos ? Parce que je constate que les valeurs de cet enseignement, je les ai mises au service de cette activité et qu’elles m’ont aidé dans l’accueil de ces jeunes durant toutes ces années. (Ce qui m’a permis, presque un demi-siècle plus tard, grâce à F.B, de renouer le contact avec certaines, certains, amies, amis, perdus de vue depuis). De même, comme elles ne m’ont jamais quittées, elles m’ont été très utiles, tout au long de mon parcours professionnel au sein de ma collectivité territoriale dans l’architecture, l’urbanisme, l’animation, les fêtes, la communication, le cinéma. Que des activités qui ont un lien ou un rapport avec nos contemporains et où l’humain doit être pris en compte malgré nos différences.

 

 

 

Voilà, cette période Festival m’a fait sortir de moi-même et ce Castor, ce bâtisseur par nature, est toujours en moi. Grâce à lui, ces périodes, plus que jamais, m’ont aidé à construire mon quotidien jusqu’à ce nouveau chemin qui s’est ouvert devant moi, il y a peu, celui de l’écriture. Domaine nouveau pour moi, où je ne cherche qu’à transmettre mes ressentis de ce vécu, enrichissant et varié, que j’ai eu la chance de vivre.

 

 

 

Tonkin, le 13/08/23

 

 

 



15/08/2023
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