Les Sorguais à Baratier
La colonie de Baratier, petit village près d'Embrun dans les Hautes-Alpes, relevait de la Sageto d'Or pilotée par la paroisse des Carmes d'Avignon. Elle était réservée aux garçons, les filles étant à Charance près de Gap¹. Elle accueillait depuis 1951 beaucoup d'enfants d'Avignon et des villes voisines, dont Sorgues. Lorsque les cars nous ramassaient place de la Mairie, on remplissait bien la moitié d'un car ce qui, d'après mes calculs, représentait un peu plus de 15% des effectifs.
Puis, les années passant, certains colons sont devenus moniteurs auxquels se sont rajoutés des copains, Sorguais de naissance ou d'adoption. Lorsque j'ai fait le décompte, je suis tout de même arrivé à 14, ce qui est loin d'être négligeable, vu l'importance qu'avait la colonie de Ballons pour les Sorguais.
Voici la liste de ceux qui ont été moniteurs, principalement dans les années 1960 :
Guy BONNET
Bernard COLONNA
André CORRÉARD
Denis DAVID
Jean-Yves GUYONNET
Jean-Claude MICHEL
Michel MONCHO
Jean-Pascal MOURIÈS
Jean-Marie REYNAUD
Michel RICHARDET
Yves ROMIEU
Daniel TEYSSIER
André THORE
Étienne TOURNIAIRE
J'ai moins de noms pour ceux qui sont uniquement passés comme colons, mais je pourrai citer Jean-Paul LACANAU, Claude MOURIÈS, le jeune frère de Jean-Pascal, Alain CAYUELA, Guy RICHARD et son frère Michel, et un des frères BARNÉOUD qui habitaient, si ma mémoire est bonne, sur la route d'Orange en face du cinéma Lux.
Il y eut aussi Jean-Pierre LAFAGE, surnommé Pâté, avec qui j'étais au primaire (année 1954-55) et possiblement Pierre DI PASCAL d'après une photo de la colo (Hirondelles, 1956 ou 1957).
Je vous donne ci-après quelques indications sur ces individus qui ont eu l'honneur de fréquenter cette colo. Elles rappellerons certainement des souvenirs à certains lecteurs.
Allons-y dans l'ordre des noms donnés plus haut.
Pour Guy BONNET, ancien de l'école Jean-Jaurès, sa maman Mme Bonnet était bénévole aux cuisines². Nous étions ensemble aux Alouettes en 1962.
Guy Bonnet avec des colons.
Bernard COLONNA habitait sur l'Allée de Brantes qui rejoint la route d'Avignon non loin de la Poudrerie. Il est malheureusement décédé trop jeune en 1966.
André CORRÉARD, un nom bien connu à Sorgues. Sa maman habitait avenue du Griffon, son grand-père avenue Floret, et beaucoup ont connu sa tante Emilienne, pour son implication dans les fouilles du Mourre de Sèves ainsi que pour avoir fait partie de l'équipe des Études Sorguaises.
A aussi bien connu l'école Jean-Jaurès.
André Corréard
Denis DAVID. Son passage à Baratier a été bref mais il semblait s'être bien adapté.
Denis David
Jean-Yves GUYONNET a fait plusieurs étés et sa maman a aussi travaillé à la colo si je me souviens bien. On se rencontrait de temps à autre au marché de Sorgues.
Jean-Yves Guyonnet
Jean-Claude MICHEL dont les parents s'occupaient de l'usine d'engrais à la Grange des Roues et qui résidaient au château de Brantes. Très sympathiques et accueillants lorsqu'on rendait visite à leur fils qui, à la question : " Que font tes parents?" répondait en général : " Ils sont dans la m...!". Un ancien de Jean-Jaurès.
Jean-Claude Michel
Michel MONCHO (moi-même, plus connu sous le nom de Victor), mis au monde par Mme Faruggia, avenue Cessac, qui a extrait nombre de Sorguais du ventre de leurs mamans. Je résidais au 10, route d'Orange sur le coin (qui n'existe plus) de la rue du Pontillac, puis à la cité Georges Braque avec ma grand-mère Mme Peyrouse, fidèle travailleuse chez Bouscarle³. Ma mère, Mme Boissière, née à Sorgues, habite toujours le lotissement Les Romarins.
Michel Moncho
Presque tout le monde se souvient de la boucherie Mouriès près de l'Église, que le fils Jean-Pascal MOURIÈS continuera à faire marcher. J'ai appris qu'il était décédé en 2004, à l'âge de 58 ans.
Jean-Pascal Mouriès
Jean-Marie REYNAUD. On se rencontrait de temps à autre dans Sorgues mais, curieusement, je ne savais pas grand-chose de lui sinon qu'il était (et est toujours) un copain sympathique. Il a fini par attraper, un peu plus tard que les autres, la piqûre pour Baratier.
Jean-Marie Reynaud
Michel RICHARDET, qui nous a quittés en 1987, était le noyau des équipes de Baratier. Le plus âgé d'entre nous, qui nous a tous embringués dans l'aventure de la colonie. Sa grand-mère, Mme Richardet, habitait la Cité Denis Soulier et il arrivait souvent qu'on investisse la place pour une toujours joyeuse et animée partie de cartes.
Michel Richardet
Yves ROMIEU, le sportif de la bande sorguaise, champion junior de France au saut en longueur. Une sale blessure l'a dirigé vers le métier d'instituteur. Habitait à deux pas de chez moi, à la Cité Paul Langevin. Sa maman est aussi venue à Baratier.
Yves Romieu
Daniel TEYSSIER. Jean-Jaurès puis Frédéric Mistral à Avignon, fils de M. et Mme Teyssier qui tenaient le pressing sur la route d'Avignon, en face de la mini-ruelle menant à l'entrée de l'école Jean-Jaurès. Disparu subitement en 2002, à la stupéfaction de tous.
Daniel Teyssier
André THORE habitait le Chemin de la Ferraille ( c'est actuellement la rue St-Hubert) située derrière le pressing de Mme Teyssier.
Même école Jean-Jaurès.
André Thore
Étienne TOURNIAIRE est aussi passé par...Jean-Jaurès. Son père avait le magasin de sport à l'angle formé par la rue de la République et la rue St-Pierre. Le magasin a disparu depuis longtemps(4). Un as de la pétanque...
Étienne Tourniaire
Quant aux colons "seulement", Jean-Paul LACANAU était un genre de cousin, sa maman étant la marraine de ma sœur. Décédé il y a peu d'années. En dehors de Baratier, nous étions ensemble au patronage.
Claude MOURIÈS, jeune frère de Jean, que j'ai peu connu en dehors de la colonie.
Guy RICHARD n'est plus à présenter. C'est une des figures indissociables de la vie sorguaise. Il est passé à Baratier en 1959 dans la section des Hirondelles (les plus âgés) et nous nous sommes retrouvés en 2006 à l'occasion du fameux certif de la classe 46. Sur son frère Michel je ne sais pas grand chose, sinon qu'on l'a vu à la colo.
Concernant les BARNÉOUD, mes souvenirs sont vraiment nébuleux.
Quant à Alain CAYUELA, nous avons fait une ou deux classes ensemble à Jean Jaurès et nous nous étions retrouvés au camp des Castors (les plus âgés de la colo, 13-15 ans). On était bons copains et on se revoyait de temps à autre dans Sorgues.
Jean-Pierre LAFAGE avait un visage plutôt arrondi qui lui a valu le surnom de Pâté. A fait tout son primaire à Jean-Jaurès.
Pour Pierre DI PASCAL, je ne sais pas grand chose et c'est seulement par une photo de la colo que je l'ai identifié en comparant avec une photo de classe. Il est donc possible que je me trompasse!!
Autres Sorguais qui se sont rajoutés depuis :
Bernard COMBE, présent de 1955 à 1962.
LES ACTIVITÉS DE LA COLONIE
En dehors des activités traditionnelles qu'on retrouvait dans toutes les colonies (peinture, pyrogravure, sculpture d'argile, modélisme, etc.), celles qui nous démarquaient des autres étaient sans conteste les grands jeux, les veillées à thème (souvent en plein air) et les grandes balades. Passons-les rapidement.
Les grands jeux, inspirés de l'histoire ( Moyen-Age, Guerres mondiales, Antiquité, etc.), opposaient évidemment deux équipes et s'étalaient sur un et demi à deux jours. Quelquefois une partie de la soirée, à la tombée de la nuit. C'était...épique!
Les veillées ne l'étaient quelquefois pas moins. On les organisait dans un grand trou rond, ceinturé en profondeur d'un mur de pierre de un mètre de hauteur, baptisé le TAB :
Théâtre Antique de Baratier! Colons et moniteurs y participaient ensemble avec un enthousiasme parfois délirant!
Les grandes balades se nommaient le Mont Guillaume (2550m), le Grand Morgon (2324m), le Méale (2426m), le Parpaillon (2990m), le Mourre Froid (2994m), pour les plus importantes. Partir à pied, grimper à pied, revenir à pied! Tout un programme. En fin d'après-midi, on nous livrait le ravitaillement de la soirée et du lendemain en voiture, afin de ne pas surcharger nos sacs à dos lors du départ. Après une nuit à dormir dans une des cabanes de berger au chaud dans nos sacs de couchage, on se payait le sommet et on entamait le retour au bercail. Le temps moyen de ces balades était de une journée et demie, sauf le Mourre Froid qui en demandait presque trois.
Voilà. J'ai essayé de faire court, mais je pourrai être intarissable sur ce sujet de la colo de Baratier, que j'ai côtoyée de 1955 à 1966 (ou 1967).
Enfin, pour finir, je m'en voudrai de ne pas parler de deux grandes figures du personnel de Baratier. Je veux parler de M. et Mme MARINI.
Roger Marini et son épouse.
Tous les deux œuvraient en cuisine et à divers autres travaux. Roger MARINI était bien connu à cause de ses deux jambes artificielles et, malgré cela, c'était un bon-vivant comme on en rencontre rarement.
Ils ont été un soutien très fort pour le personnel et pour les moniteurs de la colonie à laquelle ils étaient, comme nous, très attachés.
Boucherville, Province de Québec, le 12 novembre 2013.
Légèrement modifié en mars 2015 et mai 2016.
1.Voir Études Sorguaises, No 14, spécial colonies de vacances.
2. Tout le personnel et tous les moniteurs étaient bénévoles.
3. L'usine à soie près du château Gentilly.
4. Le magasin qui se trouve à côté, Janou Boutique, appartient à ma cousine Jeanine (Moncho) qui a épousé André Bachelard, autre habitué de la faune de Jean-Jaurès. On reste entre Sorguais!