Les anciens de Baratier

Les anciens de Baratier

Petroleum nostrum

  Après avoir discuté des diverses sources d'énergie utilisées, l'auteur de cet article discute de celle pouvant être produite par la mer, qu'il appelle la houille bleue, et qu'il illustre par le projet de l'usine marémotrice de la Rance qui verra le jour bien plus tard. Mais pour que sa "houille bleue" soit plus présentable, il lui faut indiquer les limites des autres sources d'énergie.

  Lorsqu'on lit ces extraits, il faut garder à l'esprit la date à laquelle ils ont été écrits.

  Voici ses arguments à propos du pétrole avec des chiffres tirés, semble-t-il, de Dallmoni (E). — Le pétrole (Presses Universitaires, collection «Que sais-je ? » n° 158, 1944, 136 pages).

 

PERSPECTIVES D'AVENIR DE LA  « HOUILLE BLEUE »

Jean Demangeotsem-link

Revue de géographie alpine Année 1945 Volume 33 Numéro 2 pp. 291-314

 

 

 

...Le cas du pétrole est infiniment plus saisissant, car l'exploitation de ce carburant, commencée bien plus tard que celle de la houille, cessera bien plus tôt. De transport et d'emploi faciles, il bouleversa le marché de l'énergie, déclencha des rushes, modifia les structures et les équipements économiques et orienta la politique des Puissances. En 1938, le monde en avait déjà usé 4.284 millions de tonnes, ce qui représente grossièrement les quatre neuvièmes de la quantité totale disponible. En effet, la réserve mondiale de pétrole était, à la même date, d'un peu plus de 5 milliards de tonnes, ce qui laisse prévoir l'épuisement complet des gisements de la planète vers 1956.

  Le calcul par pays montre que : les Etats-Unis disposent de 40,6 % des réserves, épuisables en 12 ans, l'U.R.S.S. — 16,3 % — — 30 ans, le Venezuela — 9,6 % — — 18 ans.

  Et rien ne prouve que l'effroyable gaspillage de carburant par les belligérants, et les travaux de reconstruction de l'après-guerre, ne rendront pas les perspectives d'avenir plus sombres encore. On comprend que Ch. Jacob ait écrit du pétrole « ... don précieux que dissimulait l'écorce terrestre, mais qui aura traversé la civilisation à la manière d'une fulgurante comète »...



 Nous sommes aujourd'hui en 2016, 71 ans plus tard, et le pétrole coule toujours à flots!

  L'article se termine ainsi:

 

 

  ...Mais qui sait où on en sera, des sources d'énergie, dans une trentaine d'années par exemple ? Déjà, la physique moderne laisse entrevoir une étonnante révolution, celle du moteur à désintégration atomique. Depuis moins de dix ans, on sait que le bombardement d'un noyau atomique par un neutron non seulement transmute celui-là en un corps nouveau, mais encore dégage une énergie formidable. L'énergie atomique d'un gramme d'uranium est d'environ 26.000 kwh, c'est-à-dire que 20 kilogrammes de ce métal équivaudraient à la production électrique annuelle des Alpes françaises ! Et certains métaux comme l'étain, l'argent et l'antimoine sont infiniment plus abondants et plus puissants à la fois que l'uranium, ce qui laisse rêveur... Pour l'instant, l'expérience ne porte que sur quelques atomes, mais le jour où elle portera sur un fragment de matière visible à l'œil nu, le problème des sources d'énergie sera résolu. D'ici là, la houille bleue aura peut-être rendu des services à quelques pays.

 

Article complet:

 http://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1945_num_33_2_5187

 

 

 

 


 

    Voici la conclusion d'un autre article concernant le pétrole, écrit en 1936.

 

 

 

 

LE PÉTROLE

 

H. Boucausem-link

 

L'information géographique Année 1936 Volume 1 Numéro 4 pp. 159-164

 

 

  Conclusion : avenir du pétrole

 

  Pendant combien de temps, les civilisés auront-ils à leur disposition des sources de pétrole naturel ? Nous sommes ici en pleine incertitude. Les géologues américains estiment les réserves totales des gisements actuellement connus à 3 milliards 500 millions de tonnes, soit environ quinze ans de consommation, dont les Etats-Unis posséderaient la moitié. Heureusement, les spécialistes russes estiment que l'U.R.S.S. tient en réserve, à elle seule, 3 milliards de tonnes. On voit que les chiffres ne concordent pas. D'ailleurs, en 192? (illisible), les spécialistes américains chiffrèrent à 760 millions de tonnes les réserves des États-Unis; de 1925 à 1935, le pays a fourni 1 milliard 240 millions de tonnes de pétrole et il en reste encore...

  Donc, les gisements exploités peuvent encore fournir plus qu'on ne pense. Nous avons, d'autre part, fréquemment signalé des zones en réserve : cinq champs sur neuf en U.R.S.S., l'Iran, les îles de la Sonde, le Mexique, entre autres. Parmi les grandes zones que l'on prospecte ou que l'on pense susceptibles d'apporter d'heureuses surprises citons le rivage du golfe Persique, en Arabie, et la Standard Oil s'est installée aux îles Bahreïn qui ont donné 170 000 tonnes, un début, en 1935. L'Amérique du Sud, croit-on, est la grande réserve de l'avenir; on se fonde sur l'analogie géologique des Andes et de la région subandine avec l'Amérique du Nord ; les espoirs sont affermis par l'actuelle répartition des champs exploités : Venezuela, Colombie, Equateur, Pérou, et par les résultats obtenus en Argentine, à Salta (320 000 tonnes) ou à Mendoza, au pied des Andes.

  Il semble donc que pour un demi-siècle encore (ce qui nous amène en 1986!), le monde n'ait pas à redouter la disette de pétrole brut. La concurrence des pays et des trusts producteurs fait que les prix de l'huile brute ont notablement baissé, mais, souvent, les consommateurs n'en ont point eu connaissance parce que le pétrole est à peu près partout accablé de taxes tant par les pays exportateurs que par les pays importateurs. Le pétrole n'a pas à craindre, en régime de libre concurrence, les produits de synthèse dont la fabrication ne s'explique que par les anxiétés de défense nationale, ou par le désir exacerbé d'indépendance économique, ou bien encore par la volonté d'atténuer le chômage national. Dans un monde où les relations internationales seraient harmonieuses et normales, la fabrication des produits synthétiques rivalisant avec les dérivés du pétrole deviendrait une simple curiosité.

H. BOUCAU.

 

 

Article complet:

http://www.persee.fr/doc/ingeo_0020-0093_1936_num_1_4_4749

 

 


 

 

  Comme je mets ces extraits au fur et à mesure que je les trouve, il n'y a pas de chronologie dans les dates.

  J'ai oublié de noter la référence. Ce sera pour plus tard.

Bon, la voici:

  http://www.persee.fr/doc/ingeo_0020-0093_1940_num_4_4_5930

 

 

 

LA PRODUCTION MONDIALE DU PÉTROLE EN 1939

 

 

 

 La production mondiale du pétrole en 1939 s'élève à 285.300.000 tonnes d'après les calculs de Geopress basés sur les évaluations du journal hollandais « Telegraaf » et sur les données de la Société des Nations. Ainsi le record précédent de 279.660.000 tonnes (réalisé en 1937) a été dépassé et un nouveau maximum de la production globale du pétrole a été établi.

 

 La classification des pays producteurs par ordre d'importance est restée sensiblement la même que l'année passée. A la fin de la liste apparaît pour la première fois l'Arabie Saoudite comme pays producteur important ; par contre, la Pologne n'y figure qu'à titre comparatif par suite de sa disparition en tant qu'Etat.

 

 Nous donnons ci-dessous un tableau comparatif pour les années 1939 et 1938 des principaux pays producteurs de pétrole dans l'ordre d'importance de leur part exprimée en pour cent de la production mondiale :

 

 

 

 

                                                          1939    1938

  1. États-Unis......................................60,7    60,3

  2. Union Soviétique...........................10,5    10,6

  3. Vénézuela......................................10,1    10,2

  4. Iran..................................................3,9      4,0

  5. Indes Néerlandaises.........................3,0     2,7

  6. Roumanie.........................................2,2     2,4

  7. Mexique...........................................1,8     2,1

  8. Irak...................................................1,6     1,6

  9. Colombie..........................................1,1     1,1

 10. Trinité (Britannique)........................0,9     0,9

 11. Argentine..........................................0,9     0,9

 12. Pérou.................................................0,5     0,8

 13. Iles Bahrein (Britannique)................0,4     0,4

 14. Birmanie (Britannique).....................0,3     0,4

 15. Canada...............................................0,3     0,3

 16. Bornéo britannique............................0,2     0,3

 17. Allemagne..........................................0,2     0,2

 18. Arabie Saoudite..................................0,2     0,2

 Pologne (en 1939 seulement de janvier à

                              août).............................0,1     0,2

 

 



25/07/2016
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