Réallon
A l'époque de la colo, Réallon était un petit village d'environ 300 âmes, très tranquille, occupé par des habitants dont la vie ressemblait à celle de nombreux autres villages des Alpes: dur l'été et encore plus dur l'hiver. Un peu d'élevage, un peu d'agriculture, c'était pas la joie. Mais le cœur sur la main, même pour des gens de la ville comme nous qui venions leur rendre visite sans autre intention que de compléter notre connaissance de la région et d'échanger quelques mots avec eux.
C'était pour nous une des destinations habituelles pour les balades de deux jours. Trajet facile par la route, grange et foin disponible pour dormir, aimablement fourni par l'habitant.
Trajet Baratier-Réallon. A partir d'Embrun,
la tracé ne montre pas les nombreux virages
qui se succèdent par endroits.
Il s'agissait donc essentiellement d'avaler la route sans trop se presser et de vérifier que nos Hirondelles ne courraient pas de danger lors du passage des trois ou quatre voitures qui montaient ou descendaient. On avait d'ailleurs l'impression que, malgré leur vitesse supérieure à la nôtre, elles étaient plutôt essoufflées!
Enfin, Réallon était en vue et on se rassemblait près de la fontaine (?) en attendant que le chef aille aux nouvelles pour la grange, avertir que les colons de Baratier étaient arrivés.
Réallon. Le château et l'église datent du
XIVème siècle.
Après une nuit réparatrice, on se préparait soit pour aller au château soit pour aller voir la cascade de la Pisse un peu plus au nord (il y a pas mal de Pisse dans la région!).
Le château pris lors d'une sortie avec les Castors en 1960.
A droite au centre de la photo, la cascade de la Pisse.
Malgré sa position un peu à l'écart de la vallée de la Durance, des fouilles avaient mis au jour des bijoux datant de l'âge du bronze (-1200 à -700 av. J.C.), ce que je trouve très
honorable pour ce site où on ne s'attend évidemment pas à trouver des pyramides!
L'Histoire n'était malheureusement pas ce qui nous faisait marcher dans cette période de notre vie. C'est dommage, car je me serais bien vu expliquant comment s'y prenait l'homme de l'époque pour confectionner outil et parures. Les uns pour les chasseurs-cultivateurs, les autres pour les femmes, le tout agrémenté d'une bonne dose de superstition.
Après la visite du château ou de la cascade, il fallait bien songer au retour et ramener la troupe au bercail.
On repart de Réallon vers Baratier. Le chef
Michel est suivi dans un ordre impeccable
par ses Hirondelles. C'était en 1962.
Fatigués, certes, mais heureux dans le fond d'avoir accompli,
à notre niveau, un petit exploit de plus qui restera à jamais
dans notre mémoire.